Le début de l'histoire
Eté 2023.
Sur la magnifique et apaisante musique d’Yiruma
J’ai tellement de choses à dire !
Ou à écrire en l’occurrence. C’est tellement énorme, tellement urgent comme besoin tout à coup, que j’ai l’impression de déborder. Ça me semble si évident maintenant, pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? Dans ma vie, j’ai déjà écrit beaucoup de choses : des poèmes et des chansons d’amour, des journaux intimes (quand j’étais ado et jusqu’à aujourd’hui !), des traductions (pendant cinq ans), du contenu web (pour mon ancien site professionnel et pour d’autres personnes), une tentative de premier livre, une tentative de nouvelle… De tout cela, il ne reste que peu de choses aujourd’hui : j’ai quasiment tout jeté. Je suis comme ça : quand quelque chose ne me satisfait pas ou se termine, j’ai besoin de m’en débarrasser. Enfin, je devrais dire, j’étais comme ça. Aujourd’hui, je le regrette un peu. Non pas que j’aurais eu envie de les faire lire à quelqu’un, mais ils racontaient mon histoire.
Au moment où je vois défiler ces mots sur mon écran d’ordinateur, j’avoue avoir le cœur qui cogne un peu plus fort et des fourmillements dans les doigts. Ce n’est pas très agréable mais, sans que je puisse expliquer pourquoi, j’ai l’intuition que c’est bon signe. Que je suis au bon endroit, que c’est le bon moment et que ces mots vont me faire du bien, qu’ils ont toute leur légitimité d’exister. Même si, peut-être, ils sont semblables à ce que d’autres ont déjà écrit, à ce que d’autres ont déjà pensé ou vécu… Tant pis… Ou tant mieux, cela nous permettra peut-être de nous rencontrer et de créer des connivences, de nouvelles réflexions qui, ensemble, nous ouvriront de nouveaux horizons !
Les douze mois qui viennent de s’écouler ont été on ne peut plus « rock’n’roll », intenses, douloureux et joyeux à la fois, pleins de surprises (bonnes et mauvaises) … Il s’est passé tant de choses pour moi qui m’ont forcée (souvent dans la douleur car c’est difficile de changer, n’est-ce pas) à bifurquer, à réfléchir à ce que je voulais vraiment dans la vie, à sortir du mode survie dans lequel toutes mes souffrances (conscientes et inconscientes) m’ont plongée, que j’avoue ne pas savoir par où commencer, ni si mes articles seront très cohérents entre eux. Peut-être qu’ils n’auront ni queue ni tête. Je ne sais pas.
Et c’est la seule chose dont je suis sûre aujourd’hui : JE NE SAIS PAS. Qui je suis, ni vraiment où je vais, en réalité. J’imagine que les deux sont liés. Ce que je sais, c’est que je n’aime pas me sentir emprisonnée. Cela peut sembler exagéré, mais c’est une véritable souffrance à la fois psychique et physique. J’ai conscience cependant, que je ne peux pas complètement y échapper. Par exemple, j’ai besoin d’un travail pour gagner de l’argent et ne pas vivre sous les ponts. C’est d’ailleurs la recherche de ce travail qui a bouleversé une grande partie de ma vie au moment où je m’y attendais le moins, au moment où je pensais que j’avais trouvé ma voie, que tout était enfin « calé ».
Mais non. Bien sûr que non. Une grande tornade a tout balayé et presque tout emporté sur son passage : mon sentiment de sécurité financière, le contrôle que je pensais avoir sur ma vie, le miroir déformant dans lequel je me regardais, le voile dans lequel j’avais soigneusement et inconsciemment enveloppé mes souffrances, le silence qui me consumait à petit feu. Pour me laisser à vif, à nu, dépouillée.
Aujourd’hui, je commence à entrevoir le fil rouge qui a amené cette tornade sur mon chemin. Malgré tout, je me sens profondément chanceuse car jusqu’ici, j’ai été épargnée par les grandes forces destructrices de ce monde : la guerre, la faim, les maladies graves, l’isolement... Quant à celles qui me sont tombées dessus comme la misère sur le pauvre monde, elles ne sont pas non plus arrivées par hasard. Dans la vie, plus de choses que je ne le croyais sont liées.
Et c’est à partir de là, à partir de cette matière pesante, moite, amorphe, de cette lourdeur, après la violence de la tornade intérieure, que doucement mais comme une évidence, est apparu sur la branche de ma vie, Le Moineau Chanteur.
Prologue