« Désolée, je suis en retard, j'ai vu un chat*... »
J’ai un amour intuitif pour les animaux : je les vois et j’ai envie d’interagir avec eux, d’en prendre soin. C’est comme si mon cœur était ouvert inconditionnellement pour eux, en continu. Cet élan ne me demande aucun effort.
Ce n’est que récemment que j’ai pris conscience que tout le monde ne le possédait pas. Je sais bien que tout le monde n’aime pas les animaux - au même titre que tout le monde n’aime pas les enfants, le foot ou les fêtes de fin d’année. Malgré cette prise de conscience, je reste assez incrédule quand je constate que cet amour pour les animaux ne va pas de soi pour tout le monde.
Amour et attachement
Cependant, je ne m’attache pas de la même manière à tous les animaux. Il y a toujours une question d’affinité et de facilité ou non à interagir avec l’animal qui entre en ligne de compte. Je peux être fascinée par un oiseau, l’observer, l’écouter chanter, mais je n’ai que peu d’attachement avec lui car il m’échappe. Malgré cela, je ressens de l’amour pour lui. Mais cet amour n’est pas spécifique à cet oiseau précis, il s’adresse à tous ceux de son espèce. C’est un peu le même ressenti que pour les arbres ou la végétation en général : je les aime, sans pouvoir m’y attacher.
J’ai besoin de sentir un lien d’attachement réciproque pour pouvoir aimer spécifiquement et durablement un être vivant. Même si l’amour et l’attachement ne sont pas la même chose, chez moi, ils marchent main dans la main. Je crois que je commence par aimer l’animal, un peu comme un mode par défaut ; puis, cet amour va se concrétiser par l’attachement rendu possible ou non grâce aux interactions de différentes natures entre nous : contacts physiques, distribution du repas, jeux, etc.
Des caresses, mais pas que
J’aime caresser les animaux, je dirais même que c’est un besoin pour moi. Un besoin bien mis à mal par la chatte que j’ai adoptée il y a quelques années : elle n’aime pas du tout ça ! Cela a été douloureux à accepter au début mais avec le temps, nous avons développé d’autres formes de contact physique convenant à toutes les deux, comme dormir côte à côte. Aujourd’hui, elle réclame parfois des caresses, mais je devine que ce ne sera jamais sa tasse de thé. C’est moins difficile à accepter à présent, car je sais que nous avons d’autres formes de contacts qui m’ont permis de beaucoup m’attacher à elle.
En tant que pet-sitter professionnelle, c’est aussi plus simple quand un lien d’attachement se forme avec l’animal dont je m'occupe, mais je n’ai pas de mal à accepter quand l’animal ne veut pas de contacts physiques. Ça complique un peu les choses s’il faut réaliser des soins, mais l’animal étant déjà en état de stress du fait de la séparation avec son être humain, je lui laisse le confort de choisir s’il veut venir à mon contact ou pas. J’ai d’ailleurs observé que souvent, cette attitude le rassure et il vient de lui-même vers moi au bout d’un certain temps. Parfois, la meilleure approche est de ne pas approcher !
Je ne sais pas d’où vient cet Amour pour les autres animaux que les êtres humains, mais il m’a beaucoup soutenu à différentes périodes de ma vie. Prendre soin des animaux, en privé et dans le cadre de services professionnels animaliers, diminue mon stress, en plus de me donner un fort sentiment d’utilité et d’accomplissement. Cela me permet de grandir en confiance et en estime de moi. Cela m'apprend également à me remettre en question et me respecter. Beaucoup de choses sont moins noires dans ma vie grâce aux animaux : j’en éprouve simplement beaucoup de gratitude !
*phrase vue sur les réseaux sociaux, fonctionne aussi avec poney, chien, lapin, oiseau, grenouille, etc.
Photo de couverture : réalisée par Carole Serrette, tous droits réservés.
L'Amour intuitif pour les animaux