Mange
Mange, mange, mange !
Mange-toi !
Mange ta vie, tes émotions, tes soucis.
Mange tes rêves, tes désirs, ton envie.
Mange pour compenser,
Mange pour rassasier,
Mange pour combler…
Quoi ?
Un vide, un mal, des mots,
Ou une souffrance, une errance, un silence ?
Quand manger sans fin
Devient une faim
En soi,
Une faim de soi.
Une faim pour colmater
Une réalité morcelée.
Une réalité où rien n’est toi,
Toi qui penses n’être rien
Parmi ces autres lointains
Dont tu ne reconnais pas les pas.
Que faire maintenant de ce corps
Que j’abhorre ?
Lui qui n’y est pour rien
Et qui est le seul, par son trop-plein,
A me proposer un chemin
Autre que celui tout tracé
Du mal-être inavoué.
Mange !